Avec la
période prédynastique puis la période thinite on assiste à une évolution
caractéristique des coutumes funéraires des anciens Égyptiens qui se traduisent
pour le personnage le plus puissant du royaume par le creusement
d'impressionnantes galeries souterraines accédant au caveau royal et
l'édification de monumentales constructions en briques crues signalant dans le
désert abydénien l'ultime demeure du roi devenu dieu. Ces structures devinrent
de plus en plus complexes tant par leurs dispositions internes qu'externes au
cours des IIe et IIIe dynasties. Les pharaons de ces premières lignées développeront
davantage cette architecture et les principes qui y présidaient en faisant
bâtir de grandes enceintes destinées à servir au culte funéraire du roi qui lui
restait enterré à l'écart dans son cénotaphe en dessous d'un monument rappelant
le benben, le tertre primordial ou plus probablement la tombe d'Osiris.
C'est avec
Djéser de la IIIe dynastie que l'architecture des tombes royales prend un
nouvel élan réunissant en un seul complexe ces deux éléments jusque-là
distincts et donnant au monument funéraire une envergure inégalée. Non
seulement l'architecture se fait de pierres, ce qui représente une véritable
révolution technique, mais la forme pyramidale naît, traduisant le devenir de
Pharaon une fois qu'il a rejoint le séjour des dieux, indice d'une révolution
théologique. En effet, cette forme choisie va très rapidement devenir l'élément
principal du complexe funéraire au point qu'il en qualifie la destination et
que l'on parlera désormais de complexe pyramidal.
Tout au long
de cet Ancien Empire il apparaît certain au vu des découvertes des textes des
pyramides que cette architecture répondait à des codes précis, savamment pensés
puis inscrits dans la pierre même des caveaux funéraires afin d'ajouter l'écrit
éternel à cet écrin de pierre destiné à assurer l'immortalité d'un roi divin.
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